[FR]
La proposition de projet est un dialogue, d’où naissent des contrastes ; un dialogue entre vestige et modernité :
L’église de pierres (assemblages maçonnés de multiples entités, pierres patinées, granuleuses et sombres) face au projet de béton (lisse, imperturbable, clair et lumineux). L’église qui s’élève vers le ciel (verticalité, majestuosité), et le projet qui s’encastre dans le sol (horizontalité, sobriété).
L’église maximaliste et son univers d’ornements, le projet minimaliste à travers la pureté de sa forme (l’anneau).
L’iconographie de l’anneau ne tombe pas du ciel, il émane des ornements et formes architectoniques de l’église : les voûtes, les arches, la rosace, etc.
L’église comme bâtiment à force centripète (s’isoler de l’extérieur pour se concentrer sur la foi), le projet à force centrifuge (panoramique 360° sur le paysage environnant).
La proposition de projet respecte l’église, il ne s’agit pas de la pirater, de la modifier, ou de s’y accoler, sinon plutôt de poser délicatement) côté.
La proposition de projet se base sur un constat : celui de l’absence de cloître.
La proposition de projet outrepasse les attentes requises, non pas en multipliant les espaces ou en agrégant du programme, mais plutôt de par sa forme originale, qui de fait, (re)créé un cloître.
Il s’agit donc d’une réinterprétation moderne de la figure du cloître, qui reprend tous les codes du cloître chrétien traditionnel : colonnade, murs d’enceinte opaques, jardin central, isolement, cheminement.
Le projet laisse le choix au pèlerin d’emprunter 3 chemins différents :
(1) déambuler sur la corniche « extérieure » de l’anneau, profitant ainsi pleinement du panoramique ;
(2) déambuler sur la corniche « intérieure » de l’anneau, comme il est coutume de faire dans un cloître traditionnel, et vivre volontairement alors la frustration d’être « privé du panorama » pour se concentrer sur le jardin et sur « l’idée d’intérieur » ;
(3) Ou bien s’infiltrer directement dans le cloitre, à travers les oliviers, jusqu’à l’unique point d’inflexion où le projet, de par son inclinaison dans la pente du terrain, se transforme en un « garde-corps » du point d’observation. La légère pente de la dalle du rez-de-chaussée donne l’impression de dévaler le relief naturel, comme si la colline préexistante avait invité le projet à s’adapter à elle. Cela rapproche le pèlerin du site original, et le ramène dans une dimension de « pèlerinage », où parcours, chemins, et terrains sont maîtres des mouvements spatiaux et physiques du corps du pèlerin. L’inclinaison du projet est en adéquation avec celle de la tour qu’il encercle. En vue frontale (voir élévation transversale sud-est), le projet semble asseoir l’église : il la porte, la soulage, devient son podium...
[EN]
The project proposal is a dialogue, from which contrasts are born; a dialogue between remnants and modernity:
· The stone church (masonry assemblies of multiple entities, weathered stones, rough and dark) contrasts with the concrete project (smooth, unshakable, bright, and luminous).
· The church rises toward the sky (verticality, majesty), while the project is embedded in the ground (horizontality, sobriety).
· The maximalist church with its universe of ornaments contrasts with the minimalist project through the purity of its form (the ring).
· The ring’s iconography does not come from nowhere; it emanates from the ornaments and architectonic forms of the church: the vaults, arches, rose window, etc.
· The church acts as a centripetal force (isolating from the outside to focus on faith), while the project exerts a centrifugal force (360° panoramic view of the surrounding landscape).
The project proposal respects the church; it is not about pirating, modifying, or attaching to it, but rather delicately placing itself beside it.
The project proposal is based on an observation: the absence of a cloister.
The project proposal exceeds the required expectations, not by multiplying spaces or adding programs, but rather through its original form, which, in fact, (re)creates a cloister.
It is, therefore, a modern reinterpretation of the cloister figure, adopting all the codes of the traditional Christian cloister: colonnade, opaque enclosure walls, central garden, isolation, pathways.
The project offers the pilgrim the choice of three different paths:
(1) to wander along the ‘‘outer’’ edge of the ring, fully enjoying the panoramic view;
(2) to walk along the ‘‘inner’’ edge of the ring, as is customary in a traditional cloister, and willingly experience the frustration of being ‘‘deprived of the panorama» to focus on the garden and the ‘‘idea of interiority’’;
(3) Or to directly enter the cloister, through the olive trees, to the single point of inflection where the project, by its inclination on the sloping terrain, transforms into a ‘‘guardrail’’ at the observation point.
The project is not just an architectural one, but also a landscape project: highlighting the olive trees present on-site by revealing their magical, even spiritual potential, whereas today, access to them is chaotic.
The slight slope of the ground floor slab gives the impression of descending the natural relief, as if the pre-existing hill invited the project to adapt to it. This brings the pilgrim closer to the original site, placing them in a dimension of ‘‘pilgrimage’’, where pathways, routes, and terrains dictate the spatial and physical movements of the pilgrim’s body.
The project’s inclination aligns with that of the tower it encircles. From a frontal view (see south-east transversal elevation), the project seems to support the church: it carries it, relieves it, and becomes its podium...
Welcome, to the cloister.